Le droit au froid : Combat d'une femme pour protéger sa culture, l'Arctique et la planète
Le droit au froid : Combat d'une femme pour protéger sa culture, l'Arctique et la planète
Il existe une autre façon de plaider pour la protection de notre planète: exiger de la communauté internationale la reconnaissance du bien-être environnemental comme un droit humain fondamental. Sans la jouissance d’un climat stable et sécuritaire, les peuples ne peuvent exercer leurs droits économiques, sociaux et culturels. Pour les Inuit, comme pour nous tous, c’est ce que j’appelle « le droit au froid ».
Cette formule singulière du «droit au froid» concentre bien tout l’esprit de la lutte que Sheila Watt-Cloutier a menée durant plus d’une vingtaine d’années sur la scène internationale pour faire des changements climatiques un enjeu de droits humains. C’est d’ailleurs sous sa présidence au Conseil circumpolaire inuit qu’une pétition en ce sens a été déposée en 2005 auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, la première action juridique internationale du genre. Comme la culture et l’autonomie économique des Inuit sont tributaires du froid et de la glace, le réchauffement planétaire d’origine anthropique constitue une négation de leurs droits sociaux, culturels et sanitaires. «L’impact des changements climatiques sur l’Arctique est un signe précurseur de ce qui attend le reste du monde», dira-t-elle.
De son enfance à Kuujjuaq, dans le nord du Québec – à une époque où la culture inuit traditionnelle du transport en traîneau à chiens et de la chasse sur glace était encore dominante –, à son engagement pour l’environnement dans les instances internationales, Le droit au froid est le récit d’une femme inspirante, devenue un modèle de leadership pour le XXIe siècle.
Sheila Watt-Cloutier
Écosociété, 2019