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Début mai 2025 a sonné l’inauguration de la 19e édition de la Biennale d’architecture de Venise, la grand-messe internationale de l’architecture contemporaine, sous le titre « Intelligens. Natural. Artificial. Collective. ». Son commissaire Carlo Ratti a rassemblé des concepteurs, des penseurs et des réalisateurs qui appliquent différents types d’intelligence dans leurs projets architecturaux, paysagers et urbanistiques pour répondre aux grands défis climatiques auxquels nous sommes confrontés : « En cette période de changement, l’architecture doit ouvrir la voie. Elle doit exploiter toutes les formes d’intelligence – naturelle, artificielle et collective. Des sciences exactes aux arts, elle doit transcender les générations et les disciplines. »
À cet égard, le projet expérimental présenté au pavillon belge par l’architecte paysager Bas Smets, rédacteur invité de ce numéro, et le neurobiologiste Stefano Mancuso coche toutes les cases. Sous l’intitulé « Building Biospheres », ils tentent de comprendre les processus de croissance et d’enracinement des plantes dont dépend la façon dont la vie est organisée sur notre planète, et d’analyser les effets de cette intelligence naturelle sur l’architecture. Ils considèrent les bâtiments comme des espaces artificiels où la végétation peut générer un microclimat rafraîchissant, et les gèrent activement du point de vue de l’irrigation, de la ventilation et de l’éclairage.
Avec l’accélération de la crise climatique, nous vivons une époque à la fois angoissante et stimulante. C’est un moment clé dans l’histoire de la biosphère (c’est-à-dire la partie de la planète où la vie est possible), parce que l’« intelligens » – qu’elle soit humaine, naturelle ou artificielle – n’a encore jamais été aussi vaste, et peut être combinée pour trouver des solutions. Les projets du Bureau Bas Smets partent de l’idée d’un « urbanisme biosphérique » : la ville est considérée comme une concaténation de différents microclimats artificiels, avec une topographie, une géographie, une géologie et une météorologie qui leur sont propres. L’étude d’un microclimat naturel comparable peut aider à l’introduction de la végétation dans la variante artificielle. Ce faisant, chaque ville deviendra une seconde nature. Il s’agit d’une constellation de solutions réalisables localement pour résoudre un macroproblème, ce qui est effectivement optimiste.