Le langage de la preuve secrète remet en question les conditions dans lesquelles les droits des autochtones à protéger et à récupérer leurs terres traditionnelles sont actuellement négociés dans les cadres juridiques des États-Unis. Ce dixième volume de la série Critical Spatial Practice répond au besoin urgent de modes alternatifs de production de preuves en introduisant un système innovant de dessin et de notation architecturaux.

Kolowratnik se concentre sur la double contrainte dans laquelle se trouvent les communautés autochtones Pueblo aux États-Unis lorsqu'elles s'impliquent dans un effort juridique visant à récupérer et à protéger leurs terres ancestrales ; le processus de production de preuves va à l’encontre de leur organisation structurelle autour de l’histoire orale et du secret culturel. Les systèmes de notation spatiale développés par Kolowratnik avec des membres de la tribu Hemish du nord du Nouveau-Mexique et présentés dans ce volume constituent une tentative de produire une documentation probante qui exprime les vérités autochtones tout en respectant les exigences de secret. Ces systèmes tentent également d’initier un dialogue là où il n’y en a pas actuellement, en travaillant à déconstruire l’opposition fixe entre secret et divulgation au sein des systèmes juridiques occidentaux.

Nina Valérie Kolowratnik

Presse Sternberg, 2020

15 x 10,5 cm, 152 pages