La vie des plantes : une métaphysique du mélange
La vie des plantes : une métaphysique du mélange
On en parle peu et on connaît rarement leurs noms. La philosophie les a toujours négligés ; même la biologie les considère comme de simples ornements de l’arbre de la vie. Et pourtant, les plantes donnent la vie à la Terre : elles produisent l’atmosphère qui nous entoure, elles sont à l’origine de l’oxygène qui nous anime. Les plantes incarnent le lien le plus direct, le plus élémentaire que la vie puisse établir avec le monde.
Dans cet ouvrage très original, Emanuele Coccia soutient que les plantes, en tant que créatrices de l'atmosphère, occupent la position fondamentale à partir de laquelle il convient d'analyser tous les éléments de la vie. De ce point de vue, nous ne pouvons plus percevoir le monde comme une simple collection d'objets ou comme un espace universel contenant toutes choses, mais comme le lieu d'un véritable mélange métaphysique. Puisque notre atmosphère est rendue possible par les seules plantes, la vie ne se perpétue que par le cycle même de la consommation qu'elles entreprennent. En d'autres termes, la vie n'existe que dans la mesure où elle consomme d'autres vies, éliminant ainsi toute considération morale ou éthique de l'équation. À l'opposé des courants de pensée qui traitent de la nature et du cosmos en termes généraux, le récit de Coccia rapproche l'infiniment petit de l'infiniment grand, offrant une redéfinition radicale de la place de l'homme dans le monde de la vie.
Emmanuel Coccia
Politique, 2018
21,3 x 13,7 cm, 176 pages