Superstudio Migration
Superstudio Migration
Débutée en 1966, l'aventure du groupe d'avant-garde Superstudio a mené ses membres à spéculer sur les façons d'habiter ce monde « rond et qui tourne ». Superstudio Migrationi offre une nouvelle perspective sur l'œuvre du groupe, décrite comme "radicale" par Germano Celant. Plus qu'un catalogue d'exposition, Superstudio Migrazioni propose trois explorations parallèles mais complémentaires - à travers des textes, des images et des archives - de ce voyage collectif qui a poussé l'architecture à ses limites. D'abord "super" et fondamentalement réaliste, adoptant de manière ironique et critique les mécanismes de consommation et de production, l'architecture de Superstudio a évolué pour englober "les choses, le corps, la Terre", avant de dissocier toute la matérialité, ne conservant qu'une dimension symbolique et se mêlant à la vie elle-même.
En proposant une riche sélection d'images, d'œuvres et de documents, Superstudio Migrazioni vise à permettre de multiples récupérations et interprétations des migrations intellectuelles, architecturales et poétiques du groupe. Le premier livre rassemble des essais critiques et des entretiens avec trois personnalités de l'architecture des 50 dernières années qui ont été en contact étroit avec Superstudio ; retraçant leur parcours personnel et théorique, ces différentes montrent l'étendue de l'influence de ce qui a été un groupe pourtant marginal, et donnent vie à ces "voyages dans le royaume de la raison". Le deuxième livre propose une traversée thématique de l'œuvre : une riche iconographie est présentée à travers une série de notions tirées du vocabulaire de Superstudio, révélant - au-delà de l'histoire unifiée incarnée dans quelques photocollages iconiques - la richesse des projets et des images produites tout au long des années d'activité du groupe. Le dernier livre présente des lettres inédites issues des archives d'Adolfo Natalini. Les échanges entre les membres de Superstudio et les lettres écrites à des personnalités de l'architecture de la seconde moitié du XXe siècle peignent, à travers des fragments, une autobiographie collective dans laquelle l'architecture et la vie se confondent de plus en plus.
Emmanuelle Chiappone-Piriou, Béatrice Lampariello, Gabriele Mastrigli et Frédéric Migayrou
CIVA, Verlag der Buchhandlung Walther et Franz König, 2020
24 x 17,5 cm, 400 pages