Mondes extatiques : médias, utopies, écologies
Mondes extatiques : médias, utopies, écologies
Les artistes et architectes de l’après-guerre ont utilisé la photographie, le cinéma et d’autres médias pour imaginer et enregistrer le monde comme une merveille d’enchevêtrement collaboratif, pour traduire le monde pour le monde. Dans ce livre, Janine Marchessault examine une série d’événements médiatiques utopiques qui ont ouvert et élargi le cosmos, créant des expériences collectives extatiques pour les spectateurs et les participants. Marchessault montre que l’exposition photographique « Family of Man » d’Edward Steichen de 1955, par exemple, et le film sous-marin Le monde du silence de Jacques Cousteau de 1956 ont tous deux donné aux spectateurs le sentiment que la terre était une écologie partagée. Le Festival of Britain (1951) – en particulier son Telekinema (une combinaison de film et de télévision en 3D) et son exposition Live Architecture – ainsi que les expériences cinématographiques et la ville médiatique de l’Expo 67 ont créé une prise de conscience de mondes multiples. Le microcinéma alternatif torontois CineCycle, le film d'Agnès Varda Les glaneurs et la glaneuse (2000) et le World Game (geoscope) de Buckminster Fuller, représentant des écologies d'images et de ressources, ont encouragé la réflexion planétaire. La plateforme de communication trans-espèces Dolphin Embassy, conçue par le collectif d'architecture Ant Farm, étend cette perspective planétaire à d'autres espèces ; et « Death of the Planet » de l'artiste finlandais Erkki Kurenniemi projette un avenir postanthropocentrique.
S’appuyant sur des sources allant de l’urbaniste écossais Patrick Geddes au phénoménologue français Maurice Merleau-Ponty, Marchessault soutient que chacune de ces expériences médiatiques représente un engagement avec la connectivité et la collectivité à travers les médias qui nous aidera à imaginer une nouvelle forme d’humanisme mondial.
Janine Marchessault
Presses du MIT, 2024
23 X 15 cm, 35 pages