Les êtres lieux
Les êtres lieux
De générations et de géographies différentes, Amie Barouh, Yukihisa Isobe, Tazuko Masuyama et Sara Ouhaddou ont en commun d'animer et de raviver nos manières d'être aux lieux et les liens qui nous y attachent, qu'ils soient ancestraux, familiaux, vivants, affectifs ou écologiques. En ce sens, les lieux qu'ils travaillent et qui les travaillent, sont à entendre dans leur épaisseur spatiale et temporelle, dans leur plasticité, comme des milieux au sens géographique du terme, soit l'ensemble des conditions naturelles et sociales, visibles et invisibles qui influencent nos vies, en tant qu'individu ou communauté.
Photographe quotidien pendant plus de vingt ans la vie d'un village voué à disparaître sous les eaux d'un barrage au Japon (Tazuko Masuyama), représente métaphoriquement les transformations constantes de l'environnement et les flux qui nous constituent (Yukihisa Isobe), construire une cabane hybride née de la rencontre entre deux géographies et leurs premières formes d'expression (Sara Ouhaddou) ou redonner vie à un être cher par la mise en mouvement d'archives et de fragments d'existence dans une installation vidéo (Amie Barouh ) sont autant de gestes agencés par les artistes dans cette exposition. Tour à tour territoires d'habitation ou matrices existentielles, leurs Êtres Lieux mobilisent des manières de vivre et de faire, où s'improvisent des moyens de résistance, où se construisent des modes de création, où s'inventent d'autres formes d' ancrage et de coexistence. Le Japon est également l'un des personnages principaux de l'exposition, à partir desquels les œuvres ici conviées entrent en résonance.
Élodie Royer
Maison de la Culture du Japon à Paris, 2022
31 X 28,5 cm, 44 pages